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Une romance pornographique
27 octobre 2015

Chapitre 5 : SEPARATION

12 Avril 2012, 19h45

« Bonsoir ma puce. Dors bien »

Emilie sourit et m’adresse un tout mignon : 

« Au’voir,  pahpa »

Ma petite fille chérie saisit son doudou de la main gauche et enfonce son pouce bien profondément au fond de la bouche, roule sur le côté et me tourne le dos. Je devine qu’elle se chatouille le bout du nez à l’aide de l’étiquette de la peluche.

Ouf ! Ce soir nous allons pouvoir souffler. Les garçons sont chez leurs grands-parents et le couché des filles s’avère plus facile qu’à l’habitude.  D’ici quelques minutes, nous aurons la soirée devant nous et nous pourrons peut être en profiter pour regarder un film ou une série. Depuis l’arrivée des jumelles, nos journées sont pour le moins remplies. Deux ans et demi déjà.  Sortant de la chambre, je tombe nez à nez avec Bérangère qui vient de tirer la porte derrière elle. Ses  traits sont tirés. Elle n’en peut plus cela fait des mois que je m’en fais pour elle. Elle s’éloigne de moi. Je le sens mais elle refuse d’en parler. J’ai abordé le sujet à plusieurs reprises mais les réponses furent à chaque fois des faux fuyants.

Je la prends dans mes bras et pose un baiser sur sa joue.

« Ca a été avec Léa ?

-          Oui, sans problème. Elle est très calme. Me répond-t-elle le regard perdu dans le vide.  Et avec Emilie ?

-          Tout pareil : sans problème ! Elle aussi est à bout. Que veux-tu faire ce soir. Regarder un Son’s of anarchy ? Un film ? »

Délicatement, elle s’échappe de mon étreinte et déclare :

« Je ne sais pas. Avant toute chose, je prends un bain et ensuite on verra.

-          Ok. Je t’attends en bas. Tu réfléchis et tu me diras »

Un nouveau baiser  sur sa joue. Je descends les escaliers quatre à quatre et me dirige vers le bureau.  Msn. Conversation avec des potes. Cinq minutes se passent dix peut être. Quelque chose me chiffonne. Je veux en avoir le cœur net. Je remonte au même rythme. Je ne perçois pas un bruit. D’un pas rapide je me dirige vers la salle de bain. Un frisson, une intuition me glace le sang. D’un geste vif, j’ouvre la porte.

Elle est  assise, nue,  dans la baignoire vide, les bras passés autour des genoux. La tête enfoncée entre les jambes, en silence, elle sanglote. Malgré mon entrée fracassante, elle n’a pas esquissé un geste.

Je fais deux pas et m’agenouille près d’elle. Je passe ma main dans ses cheveux mi-longs et le haut de son dos vouté. D’une voix que j’essaie de remplir d’autant de douceur que je le peux, je lui glisse :

« Ma douce, que se passe-t-il ? »

Ses sanglots redoublent. Je vois qu’elle essaie vainement d’émettre des mots mais seuls des sons incompréhensibles sortent de sa bouche. Je la serre contre moi. J’ai compris mais j’ai besoin qu’elle le formule. Je pose mes lèvres sur le haut de son crâne. J’attends qu’elle se reprenne. Je ne suis pas pressé, le moment viendra bien assez tôt.

                Finalement, elle prend une grande respiration et lance d’une traite :

« Je crois que je ne t’aime plus. »

Je ferme les yeux. J’essaie de retenir les larmes qui affluent. Je presse ma joue contre sa chevelure.  Mes bras l’enserrent encore plus fort. Je retiens un sanglot et lui chuchote à l’oreille :

« Si c’est le cas, il faudra que tu me quittes » 

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Commentaires
E
C est toujours triste une histoire qui se termine<br /> <br /> Mais c est parfois nécessaire pour un mieux<br /> <br /> Ta description est vraiment réaliste,j ai eu l impression d être dans cette salle de bain
F
Ce sont des choses qui ne se développent jusqu'à atteindre un point de non retour. <br /> <br /> J'ai fait mon possible malgré la certitude qu'il était trop tard. <br /> <br /> Je suis en paix aujourd'hui, oui, aussi car je sais que j'ai fait ce qu'il convenait de faire même si comme le disait Lilie, j'étais probablement moi aussi dans cette phase finale voire terminale. <br /> <br /> Ce n'est pas tant la fin de l'histoire d'amour qui est difficile à vivre que de voir disparaître son idéal de famille unie. <br /> <br /> Merci pour vos encouragements et désolé de ne plus te lire Lilie <br /> <br /> <br /> <br /> Fr.
P
Bonsoir, <br /> <br /> <br /> <br /> Ton article est si touchant et oui je suis d'accord avec Lilie . Tu as l'air résigné dans cet article. Mais au fond, tu te doutais que cette histoire touchait à sa fin. N'empêche ça a du être un moment difficile à vivre. <br /> <br /> <br /> <br /> Tu utilises les bons mots pour faire ressentir aux autres tes sentiments sur le moment. C'est comme si on était avec toi à ce moment là. <br /> <br /> <br /> <br /> Bonne soirée, a très vite
L
Bonjour Francis,<br /> <br /> Comment sait-on que l'on aime plus celle ou celui qui a fait partie de nous ? <br /> <br /> Tu ne t'es pas battu pour vaincre les doutes et les angoisses de Bérangère ?<br /> <br /> Tu sembles si résigné dans ce passage, est-ce qu'au final tu étais comme Bérangère ? Dans une phase finale de votre couple ?<br /> <br /> Es-tu heureux ou du moins apaisé et en harmonie avec toi aujourd'hui ? <br /> <br /> Amicalement <br /> <br /> <br /> <br /> Lilie<br /> <br /> P.S. tu n'es pas obligé de répondre. <br /> <br /> PS.Bis : j'ai expliqué à La Paradisienne pourquoi j'ai supprimé mon blog
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