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Une romance pornographique
3 novembre 2015

Chapitre 6 : SABINE

27 Avril 2013, 1h 35

Sabine est assoupie, allongée nue sur mon canapé.

Je me dirige vers la salle à manger, saisis l’une après l’autres les trois bouteilles de vin pour constater qu’elles  sont irrémédiablement vides. Désabusé, je me rabats sur une canette de bière blonde. Je l’ouvre d’un geste mal assuré qui provoque l’éruption rapide d’un jet mousse. Je l’aspire à la hâte pour limiter les dégâts. Je nettoierai demain. Je titube jusqu’au fauteuil en angle et m’y effondre mollement.  Sans aucune excitation ou envie, j’observe les formes de mon amie. Elle est commune : ni vraiment belle ni vraiment moche.  Des cheveux courts teints en blond, un visage un peu trop rond, un imposant postérieur, un petit ventre rebondi,  des cuisses charnues, une poitrine opulente…. Tout cela est bien loin de mes goûts en la matière. Pourtant à chaque fois, je prends un plaisir énorme à coucher avec cette femme…. 

J’ai fait sa connaissance en début décembre au travers d’un site de rencontre. Nous nous sommes rencontrés chez moi quelques jours plus tard. Ce jour-là, j’ai eu la même sensation que lorsqu’au fast food, vous admirez les  fastueux hamburgers pris avantageusement en photo par des professionnels pour finalement découvrir, dépité, en ouvrant la boîte en carton, la triste réalité. Sabine aurait du assortir son profil d’une mention « photo non contractuelle », cela aurait été plus honnête.  Depuis, je prends le soin de renouveler mes photos à chaque nouvelle inscription.

Dans ces conditions, et même si nos conversations avaient été agréables, j’ai immédiatement su que je n’en ferais pas ma petite amie. A y repenser, maintenant que je la connais mieux, je ne sais pas si c’est vraiment ce qu’elle recherchait.  Je doute qu’elle ait encore le désir de rentrer dans un canevas stéréotypé et de vivre une relation monogame. Son divorce avaient laissé énormément de traces. Etouffée des années durant par un mari dominateur, elle s’était construit, après sa séparation, une nouvelle façon de vivre. Elle respirait l’air de la liberté et en profitait au maximum. Son besoin d’indépendance de ne  pas répondre de ses actes à quiconque a largement pris le pas sur ses envies de stabilité émotionnelle. Elle croquait les hommes qui croyaient l’utiliser. C’était elle aux commandes pas eux. Mon cas était un peu différent.

Après notre rencontre, nous avons continué à échanger au travers de tchats qui nous glissaient  invariablement sur une pente scabreuse et nous amenaient à parler de sexe sans tabou.  Fantasmes, envies, pratiques tout y passait … Jusqu’à sa proposition de pratiquer ensemble « sans contrainte ». Je devais être vieux jeu ou l’influence de mon éducation judéo chrétienne être encore trop présente car je n’avais pas imaginé qu’une femme puisse être si libérée, si ouvertement et simplement envisager d’agrémenter une amitié de sexe. Depuis,  elle était devenue un personnage récurrents de mes nuits agitées. Quand nous n’avions pas de conquête en vue ni elle ni moi et dès que nos plannings chargés  nous le permettaient, nous nous retrouvions pour une soirée voire une nuit origiaque. Sexe,  Alcool  et rock’n’roll à tous les étages.

Nos ébats étaient semblables à nos tchats : sans tabou ni retenue. Ce soir une nouvelle fois, ils l’avaient été.  Elle était arrivée en début de soirée, j’avais préparé un repas copieux que nous avions généreusement arrosé de vin. Nos discussions avaient tourné autour de sujets tels que la relation tendue avec son ex, les difficultés de la garde alternée, les petites joies que nous procuraient nos enfants et l’actualité. Finalement, une conversation on ne peut plus banale  entre deux amis. Mais avant que j’aie pu servir le dessert, mon sexe était profondément enfui dans le sien.

Ensemble, nous pratiquons sans engager nos sentiments mais dans le plus grand respect de l’autre. Cette parfaite séparation des pouvoirs transforme ces moments pornographiques en des chefs d’œuvre d’accomplissement sexuel.

Passant ma main délicatement entre ses épaules et  caressant  affectueusement l’origine de sa nuque, je lui susurre à l’oreille :

« Sab, on monterait, on sera mieux dans mon lit pour terminer la nuit …» 

Elle tourne la tête vers  moi, ouvre un œil et  me dit d’un ton moqueur :

« Quoi tu es déjà fatigué ? Je m’attendais à mieux de ta part. Franchement, quel  manque d’endurance »

Sourire en coin, je lui réponds :

-          «  C’est toi qui dormait il y a deux secondes, je te rappelle. Et puis qui a dit que je voulais dormir ? Je t’ai juste proposé de rejoindre mon pieu. »

Je dépose un baiser sur ses lèvres, ma main glisse de sa nuque à son fondement et, d’un bond je me lève profitant de l’élan pour donner  une claque ferme à ce fessier mou qui tout à coup frémit comme le ferait un cube de gélatine.

«  Allez suis moi fillette, de nouvelles aventures nous attendent dans ma chambre

-          J’arrive, un instant.  Je rassemble mes affaires et te suis. Et je te ferais remarquer que je ne dormais pas. Je reposais mes yeux, c’est tout.  »

Je monte quatre à quatre les marches et rejoins mon antre. Je me  couche sur le flanc gauche pour faire face à la porte et adopte une posture rappelant vaguement une statue grecque.

La demoiselle tarde et le froid a raison de ma volonté. A l’instant même où je me glisse sous la couverture, Sabine apparaît dans l’entrebâillement.

« Pauvre madame, tu ne sais pas quel spectacle tu as manqué. Il y a un instant, un apollon était allongé  dans une position suggestive sur ces couvertures….

-          Ah ? Il est parti où ton copain ? J’aurais bien fait l’amour avec un bel homme ce soir … »

Ces  réparties stupides et faciles me font toujours sourire. L’humour même le plus élémentaire est un carburant qui me fait avancer dans la vie.

« Rhooo ! Comment tu me démontes. Si je suis si peu à ton goût, pourquoi te jettes-tu à chaque fois sur moi ?

-          Ben parce que tu n’es pas suffisamment dégourdi pour me sauter dessus en premier … Et puis disons que j’ai rarement mieux sous la main.»

Bim Bam, elle est en forme. Les piques pleuvent, elle a ouvert les vannes et pourrait continuer comme cela toute la nuit. Cette femme peut réellement être virulente, cela fait partie des choses que j’aime chez elle.

En parfait contraste avec ses dernières paroles, elle s’allonge, dépose tendrement sa tête sur mon épaule et pose délicatement sa main sur mon torse.

« Je t’aime bien, Franck, me dit-elle d’une voix emplie de douceur. J’ai confiance en toi, tu ne joues pas avec moi, les choses sont claires. Tu es quelqu’un de bien, tu sais. Toujours à l’écoute et prêt à m’aider quand cela ne va pas pour moi.

-          Woaow ! Que de compliments en une seule tirade …

-          Je ne blague plus tu sais. C’est rare les gens comme toi.

-          Tu n’es pas commune toi non plus … »

Nous nous embrassons paisiblement avant qu’elle ne reprenne :

«  J’en ai vu tu sais des connards qui pensent seulement à s’envoyer en l’air et dès le lendemain … Pfff … plus personne. Toi, tu es avant tout un ami. 

-           Un peu particulier tout de même l’ami, non ?

-          Disons que cela ne répond pas à ce qu’on nous a inculqués depuis l’enfance : papa, maman, les enfants,  le chien et tout ça. Mais qu’est ce qui nous empêche de faire ce que nous faisons ? Nous n’avons aucune contrainte et aucune raison de ne pas nous offrir du bon temps.

-          Tu as raison. Tant que cela ne fait de mal à aucun d’entre nous deux, je ne donne à personne la permission de juger de mes actes.

-          Oui, exactement. Les choses seraient différentes si nous étions toi ou moi engagés mais ce n’est pas le cas. En conclusion : ne nous refusons rien et profitons tant que nous en avons envie. »

Joignant le geste à la parole, elle attire ma bouche à la sienne et se lance dans un baiser langoureux. Elle embrasse bien la bougresse. Je sens l’envie monter à nouveau en moi. Ma main se perd sur ses seins et les compresse fermement l’un après l’autre, insistant à chaque fois un peu plus sur le téton jusqu’à les pincer.  Je ressens qu’elle apprécie cette pression. Notre baiser devient fougueux, je passe ma jambe entre les siennes et du haut de la cuisse frôle son sexe que je sens déjà humide.

Elle roule sur le dos pour me donner une plus grande liberté. Ma bouche quitte ses lèvres pour explorer son visage, son cou, sa poitrine …

Je sens le rythme de sa respiration augmenter et son bassin pousser d’avant en arrière pour accompagner mes mouvements.  Brusquement, j’insère plusieurs doigts en elle. Quelques mouvements de va et vient et ce que j’espérais se produit : un râle

« Oooohhhh !  Salaud ! »

 Et dans  la seconde,  un fin jet saccadé de son liquide intime.  Mes mouvements se font plus calmes, plus doux. Je la laisse redescendre tranquillement. Je remonte m’apprête à l’embrasser lorsqu’elle me repousse,  s’agenouille et pose les coudes sur la couche.

« Baise-moi comme un connard. Défonce-moi, salopard… »

Son sexe largement ouvert est à ma merci. Je saisis vigoureusement ses hanches et m’exécute selon ses désirs. Je rentre facilement dans son vagin inondé. Je vais d’avant en arrière avec force et vitesse tant et si bien que ma verge finit par s’échapper. Je la saisis et la dirige vers son intimité, je pousse du bassin, difficile de progresser cette fois. Soupirs de contentement et respirations fortes. J’avance avec prudence. Avec sa délicatesse habituelle, elle précise :

«   trois centimètres, pas plus … après cela fait mal »

Je comprends alors mon erreur qui finalement ne semble pas en être une. Je cesse mes mouvements pour lui laisser contrôler complètement l’acte. Sa main droite s’est dirigée  vers son entrejambe et commence un massage énergique de son clitoris. Le déplacement de son bassin est lent mais déterminé. Les râles se muent en cris, le rythme accélère. Je me retiens. A cet instant la chanson de Gainsbourg me traverse l’esprit. Je gémis :

« Vas-y ! Vas-y ! »

Allez où ? Je ne sais pas  mais moi je ne retiendrai plus très longtemps … l’envie de pousser et de m’enfoncer profondément en elle est de plus en plus forte.

Nouveau jaillissement de ses fluides. Nouveaux hurlements. Sans attendre elle s’empare de mon sexe  et avec habilité me masturbe. En quelques secondes, je jouis entre ses fesses et mon sperme vient se mêler à la cyprine qui la maculait.  Elle s’affaisse. Je m’effondre sur elle. Nous sommes à bout de souffle.

Je verse sur le dos et la tire à moi. Nous échangeons un baiser.

« Merci !  me dit-elle soudain.
Surpris, je ne peux contenir :

                « Merci ?

-          Oui. Merci d’être à l’écoute de mes envies et de mon corps. Merci, de ne pas être là que pour cela aussi.

-          Merci à toi aussi dans ce cas. retourné-je avec un sourire »
 

Elle pose sa bouche sur la mienne.

« Bonne nuit, dors bien 

-          Toi aussi » 

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Commentaires
F
Merci pour vos commentaires :)<br /> <br /> Ça me fait plaisir que vous preniez vous mêmes du plaisir à me lire <br /> <br /> Lilie, je vais te laisser imaginer ;)<br /> <br /> Pour le reste je dirais que ton interprétation est très juste<br /> <br /> Bon week end à toutes ( tous ? Je ne crois pas avoir de lecteur masculin :p )<br /> <br /> Fr.
L
Bonjour Francis,<br /> <br /> le comparatif fesse = cube gélatine m'a bien fait rire. <br /> <br /> J'aime bien te lire Francis parce que tes récits sont vivants, j'ai l'impression d'être une spectatrice d'une pièce de théâtre. Je m'amuse à t'imaginer. Grand brun, une bouche bien dessinée, des yeux pétillants et inquisiteurs. Un esprit taquin et vif.<br /> <br /> Allez, je m'éloigne de mon commentaire.<br /> <br /> Ni beau, ni moche, j'ai connu, mais tellement confortable, un doudou en somme, on sait effectivement que ce ne sera pas un compagnon de vie, mais un côté rassurant pour se sentir en vie, choyée et désirée. Une aire de repos avant de reprendre la route.<br /> <br /> Belle fin de semaine.<br /> <br /> Lilie
E
Quoi? faire ça entre amis? Hooooo<br /> <br /> ☺<br /> <br /> Cette fois encore, tes détails précis permettent d avoir une vision très réaliste de la scène et j adore ça.<br /> <br /> Merci à toi,tu viens de m émoustiller alors que je suis en formation
P
Bonsoir, <br /> <br /> <br /> <br /> ce que je retiens de ton article : c'est juste une relation simple et sans prise de tête ! <br /> <br /> Après, j'ai connu ça aussi : La baise Amicale. C'est bizarre même, car on ne sait pas trop ce que l'on est l'un pour l'autre à force : Ami ou Plus ???? <br /> <br /> <br /> <br /> Tu es rentré dans les détails, j'aime bien !!!
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