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Une romance pornographique
30 novembre 2015

Chapitre 8 : PAPILLONS

1er mai 2014, 20h13

Bien des choses ont changé en moi durant ces deux dernières années. Je me suis familiarisé avec les sites de rencontres, j’ai croisé de nouveaux visages, de nouveaux corps, j’ai entamé de nouvelles relations, … J’ai aimé, j’ai souffert,  j’ai ressenti, j’ai vibré. J’ai vécu pleinement.

Je réalise, ce soir, que ce frétillement n’était qu’une fuite en avant. Certains se réfugient dans l’alcool ou la drogue pour échapper à leurs problèmes, moi j’ai choisi d’oublier en remplissant ma vie de ce que d’aucuns appellent conquêtes.  Je ne suis pas d’accord avec cette appellation car cela signifierait que je ne cherchais qu’à allonger un maximum de femmes dans mon lit or ce n’est pas le cas. Ce n’est pas tant mon égo que je cherchais à gonfler mais j’essayais de combler le vide que Bérangère a laissé dans ma vie.

Je n’ai jamais vécu seul avant cela. Comment aurais-je pu être préparé à ces longues soirées solitaires. Ces moments de solitude m’étaient insupportables, je n’arrivais plus à apprécier quoi que ce soit. Films, séries, livres, jeux vidéo, bon repas …tout était vide de sens lorsque je me retrouvais seul face à moi-même. Quel est l’intérêt d’exister si personne n’est présent pour le constater ?

Je me rends compte que je ne pouvais  vivre bien qu’aux travers d’un regard attendri et bienveillant. Peut-être est-ce pour cela que je vous ai quittées ?  Pour ne pas voir ce regard peu à peu s’éloigner de moi pour se poser sur un autre, pour ne pas perdre cette attention qui me fait tellement défaut, pour conserver un souvenir intact des bons moments passés côte à côte.

Cette après-midi, j’ai appris que mes voisins ont donné un nom à ces femmes qui passent quelques semaines ou mois à mes côtés : les papillons.  Cette intrusion dans ma vie privée m’a choquée et je dois avouer qu’au premier abord j’ai très mal pris d’être ainsi surveillé par des quasis inconnus que le hasard a amené à devenir les plus proches géographiquement parlant.

Au final, je comprends que le va et vient des différentes voitures n’a pas pu leur échapper, que je ne me suis jamais caché et que je n’aurais probablement pas dû me balader en plein jour, main dans la main si j’avais voulu éviter ce type de  commérages. Je suppose qu’à une époque, j’aurais, moi aussi, relayé ce type de quolibets.

Néanmoins cette révélation me fait jeter prendre conscience de ce que je vis. Bien plus que les commentaires de certaines connaissances. En fonction de leur vécu le ton est différent :

  • Simplement curieux : «  Qui est la nouvelle élue cette fois ? »
  • Complètement blasé :  «  Qui c’est encore elle ? Car, moi, je m’y perds un peu …»
  • Totalement choqué : «  Au moins, tu prends soin que tes enfants ne voient pas ce défilé ! »
  • Teinté de jalousie:  «  Encore une nouvelle ? Eh bien, tu ne t’embêtes pas. »
  • Parfois compatissant : «  Oooh comme c’est dommage que ce soit fini, mais ne t’inquiète pas un jour tu trouveras la bonne »
  • Attentionné pour certains : «  J’espère que  tu te protèges et que tu ne prends pas de risques avec  ta santé … » 

Je suis conscient que j’ai fait du mal et que mes actes ont pu avoir des conséquences sur le moral de ces  femmes déjà blessées pour la plupart. Nous avions cela en commun : une blessure, un manque, un vide à combler.  Nous nous sommes trouvés pour de mauvaises raisons, nous avons pensé que l’autre pourrait nous guérir mais il n’en était rien.

 

Je dois me rendre à l’évidence, je cherche à combler un manque, je voudrais retrouver un plaisir que j’ai connu et je me jette trop vite dans les bras, je me plonge à cœur perdu dans des relations qui n’ont pas d’avenir du fait de nos vies si éloignées, de nos attentes tellement incompatibles dans un avenir proche. Finalement, je dois accepter :  les consomme comme l’héroïnomane consomme de la méthadone. 

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Commentaires
L
L'humain a besoin d'attention, d'amour, de sentiments...... On s'adapte plus ou moins bien aux situations de la vie. On les analyse, on les digère, on essaie de vivre, d'avancer, de tenir debout. Seul(e) ou (mal) accompagné(e).<br /> <br /> Chacun trouve son chemin, personne ne doit nous juger sur nos comportements. J'ai toujours tourner le dos aux personnes moralisatrices et aux donneurs de leçons. <br /> <br /> Pour terminer, il fait doux, le soleil est encore présent, l'hiver s'annonce sympa..... Alors soyons heureux.<br /> <br /> Bises<br /> <br /> Lilie
E
L'avantage d'être seul c'est d'avoir toute la place dans le lit :-)
P
Oh, je me vois en toi, à travers tes mots ... <br /> <br /> Souvent on essaye de trouver en l'autre ce qu'il nous manque, en espérant toujours le trouver, mais jamais réussir. <br /> <br /> c'est d'ailleurs très frustrant ... Mais entre être seul et être accompagne mais pas trouver ce que l'on cherche : quel est le plus frustrant ? <br /> <br /> Hum, je t'avoue que je n'ai pas de réponses à cette question ... <br /> <br /> Dans le passé, j'ai fais comme toi : je préférais être accompagné, mais maintenant j'ai choisi d'être seule. et honnêtement, les deux sont extrêmement frustrants ...
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